Ying Chen 365

Ying Chen 365Ying Chen 365Ying Chen 365
  • Home
  • About Us
  • What is new
  • Isola Poetry (2)
  • Les jours pleins (2)
  • Days filled 2
  • Sharing
  • Les jours vides
  • Empty days
  • 清平
  • 繁忙的日子 (2)
  • Plus
    • Home
    • About Us
    • What is new
    • Isola Poetry (2)
    • Les jours pleins (2)
    • Days filled 2
    • Sharing
    • Les jours vides
    • Empty days
    • 清平
    • 繁忙的日子 (2)

Ying Chen 365

Ying Chen 365Ying Chen 365Ying Chen 365
  • Home
  • About Us
  • What is new
  • Isola Poetry (2)
  • Les jours pleins (2)
  • Days filled 2
  • Sharing
  • Les jours vides
  • Empty days
  • 清平
  • 繁忙的日子 (2)

2023


Janvier


曹操 (Cao Cao)(155-220)


Cao Cao a donné un dernier renouveau à la poésie aux quatre syllabes (四言), alors que celle aux cinq syllabes (五言)fut déjà en vogue. "观沧海" a été écrit en l'an 207, dans la montagne Jie Shi 碣石山, située à la province Liao Ning 辽宁.


观沧海 


Regard sur l'immensité de la mer


Sur Mont Jie Shi

Regard au loin

L'eau ondulante

Rochers abruptes

Forêts robustes

Mille plantes vitales

Bruits d'automne

Vagues intenses

Tout monte de là

Soleil et lune

Et dans la mer

Etoiles brillent 

Joie extrême

Note par ce chant


Note (1) et (2):

Dans ces quatre vers:

日月之行... et 星汉灿烂... sont des parallèles nom + verb, 

若出其中 et 若出其里 sont répétitions légèrement variées. 


L'auteur indique clairement,  au dernier vers, qu'il s'agit d'un chant 歌.



December 2022


古诗十九首 “Les dix neuf vieux poèmes “(十七)


17)


Une saison d'hiver

Vent impitoyable

Comme la nuit est longue

Les étoiles brillent

Déjà la pleine lune 

N'est plus parfaite

Le voyageur 

M'a laissé une lettre

Sa pensée pour moi

Son regret de partir*

Des années passent

Ces mots sont restés

Mon coeur inchangé

Mais le saurait-il?


*Note


Pair de vers en parallèle: 


上 (adv,: en haut; d'abord)

言  (verbe: dire)

长  (adv.: souvent)

相思 (verbe doublé: penser amoureusement)


下 (adv.: en bas; après)

言   (verbe: dire)

久   (adv.: longuement)

离别  (verbe doublé: se séparer)


19)


Au clair de la lune

Les chants des grillons

Parmi tant d'étoiles

Allioth montre Meng Dong (1)

Du Gel blanc sur l'herbe

Une autre saison

Cigales sur les branches

Xuan Niao sont partis (2)

Mes ancient collègues

Voltigent au nuage

Plus d'amitié

Je deviens une trace

Nan Ji plus Bei Dou (3)

Qian Niu ne peut rien (4)

Rien n'est stable

A quoi bon tout succès?




 Novembre 2022


“Dix neuf vieux poèmes"


15)

Décennies de vie

Mille ans de soucis

Des nuits trop longues

Sortir avec bougies 

Plaisirs du moment

Remplacent l'avenir

Les disciplinés

Se feront moqués

Ascèse et éveil*

Irréalisable


Note:


王子乔: personnage légendaire, petit fils de l'empereur Zhou (au trône 571-545AEC), devenu un ermite transhumain que vénèrent les taoïstes. Son nom devient le synonyme de l'ascèse.


Ce procédé, qui consiste à indiquer, d'un nom ou d'une brève expression, une référence historique, et à faire un lien entre les temps et les situations, est fréquemment utilisé dans la poésie chinoise ancienne, parfois même dans celle moderne, et même aussi dans certaines chansons populaires. Cela renforce la densité du texte dans une langue déjà ultra sobre.


Pour respecter le rythme d'un poème, j'ai décidé, dans ma traduction, de garder seulement le sens figuré de telles références, et d'ajouter une note en revanche.



Octobre 2022


"Les dix-neuf  vieux poèmes"


(13)


En voiture, porte est (1)

Cimetière au loin

Bouleaux foisonnant

Ombre des sapins

Vieux os sous la terre

Ténèbres éternels

Dans l'eau souterraine (2)

Mille ans sans réveil

Jour et nuit s'alternent

Une rosée une vie

De passage rapide

Moins solide que pierre

Même la sainteté

Ne peut nous aider

Les portions magiques (3)

Souvent nous trompent

Valent mieux bons vins et

beaux habits de soie


Notes:


Seuls les bien nantis étaient en voiture


      Luo Yang était la capitale et le centre des commerces. Le cimetière de la ville se trouvait sur la colline en dehors des murailles, côté nord.


2) Chemin vers l'enfer


3) L'alchimie était en vogue à l'époque



Septembre 2022


"Les dix-neuf vieux poèmes" (11)


Grincement des roues

Chemins étendus

Dans les champs sauvages

Mille plantes sous le vent

L'inconnu total

Vieillir soudain

Etabli trop tard

Mais tout est écrit*

Sans être pierre et fer

Jeunesse s'en va

Vite en poussière

Seul un bon nom compte


Il est difficile de faire ressortir la beauté de ce vers. La traduction littérale serait: " Pour chaque personne, au cours de sa vie et dans sa carrière, la montée et la descente, le sommet et la chute, ne sont pas prévisible, et ont lieu seulement au moment venu, selon la volonté du ciel."


L'expression mot-double groupé "盛(en fleur, robuste, prospère)衰(flétrir, vieillir, s'affaiblir)“ est aujourd'hui encore couramment en usage pour dire "vicissitudes".


Le poème est parfaitement rimé aux vers pairs: 道 (dao),草 (cao),老 (lao),早 (zao),考 (kao),宝 (bao)。



Août 2022


Les dix-neuf vieux poèmes" (9)


Au jardin un arbre

Belles feuilles et fleurs

J'en cueillis une pour

celle dans ma pensée

Ma manche parfumée*

La fleur pas partie

Objet sans importance

Chargé de ma langueur


* Grande manche qui sert aussi de poche.



Juillet 2022


"Les dix-neuf vieux poèmes" (7)


Clair de lune si pur

Rideaux-lit en soie

Triste, je m'habille

Je vais et je viens

Plaisirs du voyage

Ne valent pas chez soi

Dehors dans la nuit

A qui confier?

Rentrée dans la chambre

Veste tachée de larmes


Note:


On tend à croire que les dix-neuf poèmes sont écrits par des hommes. On ne voit aucune poétesse qui a laissé son nom, à l'époque. Hors d'après les tournures prises, j'ai l'impression que, dans cette collection et aussi dans les recueils de Yue Fu, beaucoup de vers sortaient de la main des femmes sans nom.



Juin 2022


"Les Dix-neuf vieux poèmes (古诗十九首)


   5) 


Maison au nord-ouest 

Nuages flottants 

Carreaux bois scruté  

Au bout des marches 

D'où chant et guitar 

Pleins de tristesse 

De qui telle musique? 

La veuve de Qi Liang(1). 

Airs sobres de Shang(2)(3) 

S'étendent comme le vent 

Ralentis au milieu 

Ils vont et viennent 

Soupirs sur les cordes 

Une touche digne 

Sans amertume  

De celle qui chante 

Mais rares sont ceux qui 

savent écouter (4)(5) 

Ces oiseaux célestres 

Haute envolée ensemble  


Note: 

 1)杞梁 Qi Liang, général du royaume Qi (齐国),mort pendant la guerre à l'an 550 AEC. Critiqué à tort pour ses erreurs militaires par la suite. Sa veuve a insisté pour que son honneur soit rétablie. Cette légende est entrée dans le vocabulaire pour désigner les situations semblables.  


Il s'agit d'un usage courant dans le vocabulaire chinois, notamment dans la poésie mais aussi ailleurs, qui consiste à mentionner une antique légende pour décrire une situation courante.  Ce procédé crée une énorme résonance des temps, malgré la stricte économie des mots.  


2) Qing Shang 清商,type de musique en vogue à l'époque, souvent triste, faite par des femmes, accompagnant parfois les danses dans la cour.  


3) accordance du syntax entre deux vers: 

清商随风发,中曲正徘徊  

adj, nom, adv, verbe mot composé décrivant un état de mouvement

 /adj, nom, adv, verbe mot composé décrivant un état de mouvement  


4) - accordance du syntax:  

不惜歌者苦,但伤知音稀。 

adv mot composé, nom composé, adj /adv mot composé, nom mot composé, adj      


- parallèle ou antithèse entre deux vers: 

不 ne pas / 但 mais seulemet 

惜 regretter / 伤 lamenter  


Afin de montrer ces sous structures, la traduction a été hélas rallongée.  


5) Les deux groupes de vers ci-dessus montrent que, déjà, à cette époque de genèse de la poésie aux cinq syllabes, à l'intérieur d'un poème dont tous les vers ont le même nombre de syllables, il existait néanmoins une combinaison de jeux très variés de syntax, et de vocabulaire. Cette tendance formaliste serait renforcée et poussée à l'extrême dans les époques à venir.                                                         


May 2022


"Les Dix-neuf vieux poèmes (古诗十九首)


3) 


Verts verts sapins aux tombes, 

Durs durs cailloux du ruisseau. 

Soudain un étranger 

Entre ciel et terre. 

Petit pot, vin léger 

Grand contentement 

Voiture à cheval lent 

Balades entre Lo et Wan. (1) 

Villes effervescentes, 

Ondulent des chapeaux aux rubans. 

Longues allées, petites ruelles, 

Foyers princiers multiples. 

Palais face à face  

Hauteur des murailles.

 Festin parfait, mais d'où leur vient 

Cette ombre de tristesse? 


 Note: 

Villes prospères de la fin de l'époque Han, au deuxième siècle. 



                                                                  Avril 2022


"Les Dix-neuf vieux poèmes (古诗十九首)


1)


Marcher et marcher, (1) 

Chemin de l'adieu. 

Loin de dix mille lieues, 

Au bout du ciel. 

Route longue et dure, 

Comment prévoir 

Nos retrouvailles? 

Chevaux étrangers: 

Dans le vent du nord. 

Les oiseaux de Yue (2): 

Sur les branches du sud. (3) 

Si longtemps seule, 

Taille amincie. 

Les nuages légers 

Couvrent le jour,(4) 

L'exilé se plaît 

A s'y attarder.  

En pensant ainsi, 

Soudain, apparaissent 

Sur mon visage 

Les traces du temps.(5)  


Note: 

1) 行行,répétition du verbe 行 devient une combinaison "verbe/adverbe" qui veut dire "marcher longuement", cet emploi - la répétition non seulement du verbe mais aussi de l'adjectif et de l'adverbe, pour décrire un état qui est actif, et pour créer un rythme - est courant dans les chansons de Yue Fu 乐府, hérité par des poètes.

2) Yue 越,région de l'extrême sud du pays.  

3) Les deux vers à propos des chevaux et des oiseaux sous-entendent qu'on doit savoir où l'on appartient. 

4) 浮云,nuages flottants: métaphore de tout ce qui est passager, superficiel, de la fortune au pouvoir jusqu'aux relations intimes. 

5) Ce poème, aux rimes plutôt souples, contient 14 vers, tous au 5 syllabes. La traduction, qui se refuse à paraphraser un poème codifié, essaie d'en respecter,  non seulement le sens, mais autant que possible le nombre de syllabes et le syntaxe, mais pas strictement. Cela donne hélas 21 vers. 


                                                                 Mars 2022


Chansons contemporaines


Promenade dans les champs 

 Mots par Zhuang Nu 庄奴 (de Taiwan) 

Musique par Wu Zhiqiang 吴智强 (de Taiwan) 


"Je me promène dans les champs 

Le sentier est couvert de couleur d'automne 

Les feuilles jaunes dorées au bout des branches 

Arrive le vent bien sonore pour célébrer la saison  


Je traverse les villages 

Et j'y reçois toujours beaucoup 

Flotte dans l'air le parfum des plantes de riz 

Sur le visage des paysans occupés brille leur sourire  


Combien le ciel est bleu et large 

Des nuages ressemblant à des fleurs 

La montagne ne s'ennuie pas

Une petite rivière ruisselle à côté  


Je marche dans les champs 

Le coeur rempli de couleur d'automne 

Si tu étais là, tu m'accompagnerais à réviser 

Le bonheur du passé   


"La pluie nocturne dans les montagnes de Ba"

Music, mots et chant par Bai Shui 


Tant de pluie tombe la nuit 

dans la montagne de Ba 

Où est restée mon amie d'autrefois? 

Comme un rêve, comme un dessin miroité 

Vent léger, l'eau mince, sable propre 

En riant on parlait du retour 

Mais dans le rêve les larmes coulaient

Qui sait où se retrouverait-on   


Tant de pluie tombe la nuit 

Dans la montagne de Ba 

Dans ma tasse je ne retrouve pas 

Le goût amer du thé parfumé 

L'âme troublée et perdue 

Comme au bout du monde 

En riant on parlait du retour 

Mais dans le rêve les larmes coulaient 

Qui sait quand on se retrouvera   




                                                                  Février 2022


“Mulin", première partie  (Yue Fu song)


Soupir après soupir, Mulin se mettait au tissage. Sa tristesse était si grande qu'on entendait à peine la machine."A quoi pensez-vous, lui demanda-t-on, et de quoi se souvenez-vous?" "Je ne pense à rien, répondit-elle, et je ne me souviens de rien. Seulement la nuit dernière j'ai vu une commande militaire, sa majesté appelle à former une grande armée. Dans chacun de ses douze rouleaux de courriers militaires, apparaît le nom de mon père. Mon père n'a pas de fils. Moi, Mulin, je n'ai pas de frère. Je souhaite me procurer un cheval, pour partir au front à la place de mon père."Un beau cheval acheté au marché de l'est, le siège trouvé au marché de l'ouest, la bride commandée au marché du sud, et un long fouet obtenu au marché du nord. Ayant dit adieux à ses parents à l'aube, aux crépuscules elle se campa déjà au bord de la Rivière Jaune. Les appels de ses parents laissés en arrière, elle n'entendait maintenant que les courants éclaboussants de la Rivière Jaune.  Le lendemain matin, elle s'éloigna de la rivière, et le soir elle arriva au sommet de la montagne noire. Elle n'entendait plus les appels de ses parents. Il n'y avait que les cris des chevaux envahisseurs provenant de la Montagne Yan.



                                                                     Janvier 2022


L'Envolée des paons vers le sud-est (1)


Résumé par la collection Yue Fu "乐府“:


Au milieu des années "Jian An" (2), vers la fin de la dynastie Han, Jiao Zhong-Qing, un petit fonctionnaire de la municipalité Lu Jiang, avait épousé Liu Lian-zhi. La mère du mari n'aimait pas sa belle fille, et finit par la chasser du foyer. Madame Liu refusait de se remarier, mais sa propre famille l'y obligeait. Alors elle se donna la mort dans la rivière. En apprenant cette nouvelle, Zhong-Qing se pendit sur l'arbre dans la cour de chez lui. 

L'un de leurs contemporains, attristé, a écrit ceci: 

"Au vol vers le sud-est, les paons se perdent et errent, encore et encore."


Première partie


"A treize ans, dit la jeune épouse, j'ai appris à tisser; à quatorze, je savais tailler les vêtements; à quinze, je jouais au guitar; à seize, je lisais des livres. A dix-sept je suis devenue votre épouse, et ma misère a commencé. Même si vous êtes occupé par votre fonction, j'ai gardé ma vertu et mon amour ne change pas. Je suis restée souvent seule dans notre chambre vide, et nos retrouvailles sont rares. Au chant du coq, je mets le métier à tisser en marche, qui tourne jusqu'à tard dans la nuit. Cinq rouleaux de tissu fabriqués en trois jours, votre mère trouve ce rythme lent. En fait, ce n'est pas que je ne tisse pas assez vite, mais qu'il m'est difficile de vivre dans votre famille! Je ne supporte plus ce labeur, et cela ne sert à rien que je reste ici. Vous pourriez donc parler à votre mère, qu'elle me renvoie sans tarder."


A ces mots, le fonctionnaire alla parler à sa mère. "Votre fils déjà ne semble pas avoir un brillant avenir au travail, j'ai beaucoup de chance d'avoir une si bonne épouse. Ayant partagé notre lit des premières noces, nous serons amis jusqu'à l'après-mort. Nous sommes ensemble depuis seulement deux ou trois ans, le bonheur a à peine commencé. La conduite de mon épouse étant irréprochable, vous pourriez, mère, la traiter avec plus de gentillesse."


La mère répondit à son fils: "Comme tu es étroit et têtu! Cette femme ne connaît pas de politesse, et se comporte capricieusement. J'en suis mécontente depuis longtemps, comment peux-tu la tolérer à ce point! Dans notre voisinage il y a une jeune fille vertueuse, elle s'appelle Qin Luofu. C'est une beauté incomparable, ta maman va lui proposer de t'épouser. Tu peux vite renvoyer ta femme, qu'elle parte vite!"

Le fonctionnaire, à genoux, supplia sa mère. "Si on divorce cette épouse, dit-il, je ne me remarierai plus jamais!"

Ces paroles causèrent une grande colère à la mère. En frappant le lit où elle était assise, elle jura: "Comme tu es audacieux, mon petit, comment oserais-tu défendre cette femme! J'ai perdu tout bon sentiment envers elle, et jamais ne me consentirai-je à ta demande!"


Le fonctionnaire se tut. Il se prosterna encore une fois, puis rentra chez lui. Face à la nouvelle mariée, il éclata en sanglots, et éprouva la difficulté de lui expliquer: "Je ne voudrais bien sûr pas vous congédier (3), mais ma mère me le force. Voudriez-vous temporairement retourner chez vous? Moi je retournerai séjourner à la municipalité. Mais bientôt je reviendrai et je vous accueillerai à la maison. Ceci est un serment de ma part. S'il vous plaît ne l'oubliez pas."

La nouvelle mariée répondit:"N'en parlons plus (4). Cette année-là, au début du printemps, j'ai quitté ma maison et je suis venue dans votre respectueuse famille. Pour toutes les affaires je consultait ma belle-mère. Comment oserais-je décider seule chaque pas que je faisais? Je travaillais jour et nuit, l'amertume et la fatigue habitaient mon corps esseulé. Je pensais que sans commettre de faute, je pourrais servir votre famille avec gratitude et pendant longtemps. Hélas je serai tout de même expulsée. Alors à quoi bon de parler de mon retour chez vous! En ma possession, il y a une courte veste brodée de fleurs multicolores, une tente de lit faite de soie rouge avec des sacs aux parfums pendus aux quatre coins, une soixantaine de coffres grands et petits, attachés avec de la ficelle de soie verte, remplis de beaux objets divers. Les objets se dévalorisent ensemble avec celle qui les possède, il ne faudrait pas les laisser à l'épouse remplaçante. Faites-en dons quand vous en avez l'occasion. Et considérant la situation, ne rêvons plus nos retrouvailles. Essayons plutôt de nous consoler avec le souvenir. Que nous ne nous oublions jamais!"


Le lendemain, au chant du coq, la nouvelle mariée se leva, s'habilla et se coiffa soigneusement. Elle enfila une jupe doublée et brodée, vérifia sa tenue plusieurs fois. Elle mis les chaussures au surface en soie brodée. L'épingle en pierre précieuse brillait sur ses cheveux. Autour de sa hanche s'attachait un ruban blanc en soie. Des bijoux en jade pendaient à ses oreilles. Ses doigts étaient minces comme de l'ail vert taillé, ses lèvres ressemblaient à une pivoine rouge. Avec sa silhouette mince, marchant au petits pas légers, sa beauté exquise est unique. 

Elle alla au salon rendre politesse à sa belle-mère. Celle-ci était toujours fâchée. "J'ai grandi, dit la jeune femme, dans un village, au milieu de la campagne sauvage. J'avais appris peu de rites et de règles, donc je mérite mal le fils de votre respectable famille. Notre famille a reçu beaucoup de cadeaux de mariage de ma belle-mère, mais je n'arrive pas, par mon travail, à la satisfaire. Aujourd'hui je rentre chez moi, et vous confie la besogne de la maison." Ensuite, Lian-Zhi adressa son adieu à sa belle-soeur. C'est alors qu'elle ne pouvait plus retenir les larmes. "Quand je suis venue, ma belle-soeur était encore petite. Aujourd'hui tu as presque ma taille. J'espère que tu t'occuperas de tes parents et aideras ta famille. Chaque année, au septième jour du nouvel an et au dix-neuvième jour de chaque mois (5), quand tu joues, ne m'oublie pas." Et elle sortit et monta dans la voiture, et continua à pleurer.

Le cheval du mari en avant, la voiture de l'épouse en arrière, cela fait des bruits intermittents sur le chemin. Le cheval et la voiture se réunirent à l'intersection de la grande route. Le mari descendit du cheval et entra dans la voiture. Il chuchota aux oreilles de l'épouse: "Je promets de ne jamais vous laisser! Vous allez chez vos parents, je me rends à la municipalité, tout cela n'est que temporaire. Je reviendrai vite vous chercher. Je jure au ciel de ne jamais vous trahir!'

La jeune mariée lui dit: "Votre affection me touche beaucoup. Puisque vous parlez ainsi, je souhaite vous retrouver bientôt. Si mon mari est une grande pierre, je suis faite de roseau。Le roseau est aussi tendre et tenace qu'un fil de soie., et la pierre est inébranlable. Toutefois, chez moi j'ai un père et un frère qui sont d'un caractère de tonnerre. Je crains qu'ils ne respectent pas mes volontés et qu'ils agissent de façon à torturer mon coeur." Tous les deux levèrent la main et firent signe d'adieu. Tous les deux se sentaient déchirés.




Notes

  1. L'héroïne de ce récit est originaire d'un village au sud-ouest de la cité de son mari. De plus, la direction sud-est était considérée comme un élément de l'espoir et de bonheur.
  2. Chaque dynastie normalement dure plusieurs siècles, connaît plusieurs empereurs, dont chacun donne un nom distinct à la durée de son règne, et commence un nouveau calendrier. On dit par exemple "Jian An l'an premier". Au milieu des années Jian An 建安 (construction en paix) à la fin de dynastie Han précise donc le temps du récit qui se situe entre l'an 196 (début de Jian An) et l'an 220。Il s'agit d'une période riche d'événements historiques.
  3. 卿 (qing), appellation affectueuse et aussi respectueuse.

          4. 纷纭 (fen yun) est une expression soutenue, restée courante aujourd'hui encore, veut dire le désordre, le trouble ou ce qui s'écarte de l'essentiel, souvent causés par des paroles. L'équivalent n'est pas encore trouvé en français. Sa traduction ici est donc insatisfaisante. La typographie indique des tissus flottants et éparpillés comme des nuages.

          5. Les jours de fête où les femmes se réunissent pour jeux, décoration et boissons.



Decembre 2021

Chanson triste en marche ( "chants divers", Yue Fu 乐府)

Le clair de la lune 

Illumine ma chambre.

En peine, sans sommeil,

que la nuit est longue.

Les rideaux du lit

soulevés par une brise,

en pijama et 

en pantoufles, je descends.

Va-et-vient dehors,

en désarroi je rôde.

Au printemps tous partis,

seul un oiseau reste.

Ses appels aux autres,

touchent mes entrailles.

Devant la vie du monde,

Des larmes mouillent ma robe.

Debout je chante haut,

que le ciel m'entende.


Novembre 2021

La Cueillette des quenouilles (deux chansons)

Fleurs violettes

longues feuilles au vent

Cueillir des quenouilles avec lui

En bateau aux cinq lacs


Départ matinal du quai Guilan

Repos le soir proche des mûriers

Cueillir des quenouilles avec lui

Moins d'une poignée en un jour




Octobre 2021

chanson nocturne d'automne (de la région Wu)

Chang An sous la pleine lune

Partout le son du lavage

En vain souffle le vent d'automne 

Toutes pensées volées vers Yu Guan.

Quand finira la guerre?

Quand reviendront les êtres chers?

Notes

1, La région Wu était un royaume, connu pour la soie, avant l'unification sous la dynastie Qin deux siècles avant l'ère commune. Elle se trouve dans la Delta Chang Jiang, aujourd'hui la partie sud de la province Jiang Su plus la métropole de Shanghai.

Cette chanson semble être écrite par une femme habitant dans le Nord, et empruntant une forme de chanson originaire du sud. 


2, Chang An: capitale dans l'antiquité, aujourd'hui la ville de Xi An.


3, On lavait le linge en le frottant contre une planche


4, Yu Guan, l'une des portes frontalières que passe la longue muraille.


5, La pleine lune du mi-automne est l'occasion des retrouvailles. Une fête légendaire. C'est pourquoi on n'arrive pas à dormir, on se met à faire du ménage tard dans la nuit solitaire.


Septembre 2021

Plumes de l’Oiseau

Les plumes d’un jeune oiseau 

ont une couleur magnifique. 

Pour se nourrir il s’aventure 

dans le champ du riz et du sorgo. 

Cette gourmandise inquiète le vieil oiseau, 

mais son avertissement n’est pas écouté.


En apprenant que le jeune oiseau a été 

capturé par des humains, 

le vieil oiseau arrive, 

mais il lui manque la capacité du cygne doré, 

l’oiseau céleste qui peut s’envoler 

aussi loin que mille lieux. 


Le père et la mère du jeune oiseau 

sont ensemble venus au secours, 

mais le jeune oiseau se trouve déjà dans une voiture, 

les chevaux se mettent déjà à courir. 

Sur le chemin vers la maison du chasseur, 

le vieil oiseau poursuit 

encore longuement cette voiture.



August 2021

Celui qui occupe ma pensée 有所思 (乐府)

Celui qui occupe ma pensée

Habite au sud de la mer

Que pourrais-je bien t’offrir ?

Voici une épingle à deux perles pour les cheveux.

On dit qu’il aime une autre

Triste j’ai cassé ce bijou.

Détruit, au feu, le vent en emporte les cendres.

Dorénavant, plus de souvenir,

Plus d’attachement.

Autrefois, quand on se voit,

Les coqs criaient, les chiens hurlaient,

Mon frère et ma belle-sœur en savaient sans doute, hélas.

Maintenant les oiseaux seuls chantent dans le vent d’automne

Je saurai que faire quand le soleil se lève.


July 2021

Batailles au sud de la ville (Chants et partitions pour tambours et flutes)

Il y a des batailles

Au sud de la ville 

Tout comme au nord.

Les morts aux champs sauvages, non encevelis,

Attirent les oiseaux.

Oh corbeaux

Avant de manger le corps des soldats

S’il vous plait accordez quelques

Chants de lamentation.

Quand personne ne vienne nous enterer

Comment nous échapper à votre gourmandise?

La rivière propre et transparente s’écoule toujours

Les roseaux sontt denses et d’une verdure éclatante.

Les chevaux courageux ont combattu jusqu’à la fin

Seuls les cris des chevaux sans qualité 

Résonnent encore dans les champs

Les barricades sont construites sur le pont

Alors des deux côtés de la rivière 

Comment les habitants vont-ils circuler?

Quand il n’y aura plus personne pour récolter des grains

Que mangeraient les maîtres?

Et c’est quoi un vrai bon citoyen?

Pensée à ces fidèles soldats

Vraiment regrettable de les perdre

En guerre ils sont partis à l’aube

Le soir ils ne sont plus de ce monde!


August 2021

  • Isola Poetry (1)
  • Les jours pleins (1)
  • Days filled 1
  • 繁忙的日子 (1)
  • CONTACT
  • Archive

Copyright © 2023 yingchen365 - Tous droits réservés.

Powered by GoDaddy Website Builder