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2025

05/2025


孔绍安 Kong Shao-An (577-622)

侍宴咏石榴  Poème sur un punica, écrit pendant un banquet


可怜庭中树

移根逐汉臣

只为来时晚

花开不及春


Punica sans fleur

La cour des mondains

Déplacé trop tard

Un printemps manqué


04/2025


虞世基 Yu Shi-Ji (? - 618)

晚飞鸟诗  Poème sur un oiseau de la nuit


向日晚飞低

飞飞未得栖

当为归林远

恒长侵夜啼


Envolée basse

Au crépuscule

Sans retour au bois

Tard la nuit, cris longs


03 / 2025


王谊 Wang Yi (540-585)


春思 Chun Si

Pensées printanières


山映帘栊水映窗

浣纱人在竺萝江

年年三月梨花雨

门掩东风燕子双


A la fenêtre, montagne / eau

Au bord du Lan Luo, une laveuse

Fleurs du poirier au mars tombent

Dehors, vent d’est, deux hirondelles


02/2025


江总 Jiang Zong (519-594)


雨雪曲

Chant de la neige pluvieuse 


雨雪隔榆溪

从军度陇西

绕阵看狐迹

依山看马蹄

天寒旗彩坏

地暗鼓声低

漫漫愁云起

苍苍别路迷


Au bout, neige et pluie

Traversée Long-Xi

Les pas des renards

Traces des chevaux

Drapeaux sans couleur

Tambours peu sonores

Règnent les nuages tristes

Sans chemin de retour


01/2025


石门新营所住四面高山回溪石濑茂林修竹诗

Habiter dans la nouvelle maison incorporée aux rochers, au milieu des hautes montagnes, avec courants sur des pierres, forêt profonde et bambous taillés


谢灵云 Xie Ling-Yun(385-433)


跻险筑幽居

披云卧石门

苔滑谁能步

葛弱岂可扪

袅袅秋风过。

萋萋春草繁

美人游不还

佳期何由敦

芳尘凝瑶席

清醑满金罇

洞庭空波澜

桂枝徒攀翻

结念属霄汉

孤景莫与谖

俯濯石下潭

俯看条上猿

早闻夕飚急

晚见朝日暾

崖倾光难留

林深响易奔

感往虑有复

理来情无存

庶持乘日车

得以慰营魂

匪为众人说

冀与智者论


Maison haut perchée

Des nuages me couvrent

Chemin hors d’usage

Accès difficile

Si doux vent d’automne

Herbe dense du printemps

Retour improbable

Les salons d’antan 

Sous la poussière

Ici, vins nouveaux

Un lac sans bateau

Laurier pour qui

Au bout du ciel

Inconsolable

L’eau qui rafraîchit

Singes sur des branches

Viennent tôt vents nocturnes

Se lève tard le soleil

Des lumières glissent

La forêt siffle

Nulle inquiétude

Quand le « vrai » trouvé

Au véhicule lumineux

L’âme reposée

Loin du monde j’espère

La rencontre d’un sage



2024

Décembre 2024


从斤竹涧越岭溪行

Excursion le long du ruisseau montagneux en partant par le rapide « Jing Zhu »

谢灵云 Xie ling-Yun


猿鸣诚知曙,

谷幽光未显。 

岩下云方合,

花上露犹泫。 

逶迤傍隈隩,

迢递陟陉岘。 

过涧既厉急,

登栈亦陵缅。 

川渚屡径复,

乘流玩回转。 

苹萍泛沉深,

菰蒲冒清浅。

企石挹飞泉,

攀林摘叶卷。 

想见山阿人,

薜萝若在眼。 

握兰勤徒结,

折麻心莫展。

情用赏为美,

事昧竟谁辨。 

观此遗物虑,

一悟得所遣。


Chant des singes à l’aube

Vallée encore sombre

Nuages près des rochers

Rosée sur des fleurs

Sentier zigzague

Montant une longue pente

Ruisseau si rapide

Sur le précipice

Détour d’un chemin

Suivant le courant

Lentilles par endroit

Branches émergeant de l’eau

Aux éclaboussures

Et aux feuilles jeunes

Absent est l’ermite

Silhouettes des fantômes

Orchidée et chanvre

A qui offrir

Ce que j’aime est beau

Qu’importe vrai ou faux

En contemplation

Monde oublié

 



Novembre 2024


入彭蠡湖口

 谢灵云 385-433


客游倦水宿,

风潮难具论。

洲岛骤回合,

圻岸屡崩奔。

乘月听哀狖,

浥露馥芳荪。

春晚绿野秀,

岩高白云屯。

千念集日夜,

万感盈朝昏。

攀崖照石镜,

牵叶入松门。

三江事多往,

九派理空存。

灵物郄珍怪,

异人秘精魂。

金膏灭明光,

水碧辍流温。

徒作千里曲,

弦绝念弥敦。


Arrivant au lac Peng Li


Fatigue d’un errant

Caprices des vents

Vagues contre une île

S’émiettent à la rive

Lune et chants des singes

Rosée et parfum

Fin du printemps vert

Sommet au nuage

Pensées affluant

Au coucher, à l’aube

Par le précipice

Je grimpe au sommet

Aux courants, tant d’histoires

Squelette des idées

Les trésors cachés

L’âme rare introuvable

L’herbe perd sa clarté

L’eau qui se dégrade

Musique pour une grue

Corde rompue, soucis restent



Octobre 2024


登池上楼 

谢灵云(385年—433年)

潜虬媚幽姿,

飞鸿响远音。

薄霄愧云浮,

栖川怍渊沉。

进德智所拙,

退耕力不任。

徇禄反穷海,

卧疴对空林。

衾枕昧节候,

褰开暂窥临。

倾耳聆波澜,

举目眺岖嵚。

初景革绪风,

新阳改故阴。

池塘生春草,

园柳变鸣禽。

祁祁伤豳歌,

萋萋感楚吟。

索居易永久,

离群难处心。

持操岂独古,

无闷征在今。


Monter au kiosque dominant sur le lac


Dragon en repos

Résonnent chants d’oiseau

Ne mérite-je

Ni l’un ni l’autre

Piètre mandarin

Incapable paysan

Vivres modestes

Un malade, forêt vide

Quel temps quelle saison ?

Montant au kiosque

Écouter les vagues

Aux creux des montagnes

Soleil printanier

Chasse le froid d’hier

L’herbe autour du lac

Oiseaux différents

Vieux poèmes ermites

En moi font écho

En longue solitude

Une paix difficile

Mais aujourd’hui

Je suis sans ennui



Septembre 2024


和王中丞闻琴诗*“

En écoutant la musique de Monsieur Wang”谢朓 (464-499)


凉风吹月露,

圆景动清阴。

蕙风入怀抱,

闻君此夜琴。

萧瑟满林听,

轻鸣响涧音。

无为澹容与,

蹉跎江海心*。


Vent frais, nuit humide

Pleine lune, ombre parfumée

Poitrine remplie

Mélodie nocturne

Forêt frissonnante

Ruisseau qui s’écoule

Qu’attends-je encore

Pour sortir du monde


Notes :

-  中丞:ministre provincial

-  蹉跎: longue hésitation, vanité du temps qui passe

-  江海心: désir de se fondre en fleuve et en mer


Août 2024


《游东田》·谢朓 (464-499)

“Voyage au Dongtian”


戚戚苦无悰,

携手共行乐。

寻云陟累榭,

随山望菌阁。

远树暖阡阡,

生烟纷漠漠。

鱼戏新荷动,

鸟散余花落。

不对芳春酒,

还望青山郭。


Vie trop monotone

Voyageons ensemble

Au nuage la terrasse

Au loin porte la vue

Cette dense verdure

Cette fumée solitaire

Des poissons agitent 

Feuilles de lotus

Des fleurs tombent

A l’envolée d’oiseaux

Cela fait oublier

Vin printanier


Juillet 2024


“观朝雨诗” 谢脁 (464-499)

“Une pluie matinale”


朔风吹飞雨,

萧条江上来。

既洒百常观,

复集九成台。

空濛如薄雾,

散漫似轻埃。

平明振衣坐,

重门犹未开。

耳目暂无扰,

怀古信悠哉。

戢翼希骧首,

乘流畏曝鳃。

动息无兼遂,

歧路多徘徊。

方同战胜者,

去翦北山莱。


Une pluie qui voltige

Dans le vent du fleuve

Couvrant le kiosque

Et toute la terrasse

Devenue brumeuse

Comme mince poussière

Attente solennelle

Avant l’assemblée

Sans perturbation

Rêverie ancienne

Dois-je me plonger

Ou me retirer ?

Comment concilier

Repos et action

Enfin gagne en moi

La montagne du nord


Juin 2024


沈约 (441-513)《咏湖中雁》


"Chant sur les oies sauvages au lac"


Chaque printemps au lac

Ces oies de l'eau claire

Au bec des algues fraîches

Rosée sur les ailes

Ensemble, font des vagues

Seul, chasse au rayon

Planation longue

Envolée brusque

Plumes bien rangées

En route de retour


《咏湖中雁》南北朝·沈约


白水满春塘,

旅雁每迥翔。

唼流牵弱藻,

敛翮带馀霜。

群浮动轻浪,

单泛逐孤光。

悬飞竟不下,

乱起未成行。

刷羽同摇漾,

一举还故乡。



mai 2024


阮籍 Ruan Ji(210-263)


灼灼西隤日,

余光照我衣。

回风吹四壁,

寒鸟相因依。

周周尚衔羽,

蛩蛩亦念饥。

如何当路子,

磬折忘所归。

岂为夸誉名,

憔悴使心悲。

宁与燕雀翔,

不随黄鹄飞。

黄鹄游四海,

中路将安归。


Tièdes crépuscules

Encore sur ma veste 

Quand s’élèvent les vents

En groupe les oiseaux

Indépendants ou

Ils s’entraident, mais

Chemin glorifié

Sans retour, corps plié

Vaine célébrité

Visage fatigué

La vie d’un moineau

Ou celle d’un cygne

Choix évident

Une fade destinée*


Note: L’auteur avait renoncé à une alliance royale et à des nominations importantes.


 Avril 2024


谢混 (381-412)


游西池


悟彼蟋蟀唱,

信此劳者歌。

有来岂不疾,

良游常蹉跎。

逍遥越城肆,

愿言屡经过。

回阡被陵阙,

高台眺飞霞。

惠风荡繁囿,

白云屯曾阿。

景昃鸣禽集,

水木湛清华。

褰裳顺兰沚,

徙倚引芳柯。

美人愆岁月,

迟暮独如何?

无为牵所思,

南荣诫其多。 [


Visite au Lac de l’Ouest


Concert des grillons

Voix des ouvriers (1)

Trop de temps oisif?

Il se perd en route

Traversant les marchés

Pensées peu calmes

Chemin au cimetière

Terrasse crépusculaire

Vent léger au bois

Nuage en montagne

Les oiseaux s’assemblent

Au lac l’ombre des fleurs 

Retenant la robe

Promenade au quai

Toute beauté flétrisse

Ainsi le coucher

Chassons nos idées

Leçon de Nanrong (2)


Notes:


1) Une belle pair de vers traduite mot-à-mot selon l’ordre initial:

 悟-彼-蟋蟀-唱,

  Verbe – adv – nom – nom dérivé du verbe

   Prendre conscience – de ceci – grillons - chants

信-此-劳者-歌。

Verbe – adv – nom – nom dérivé du verbe

Croire – de cela – travailleurs - chants

 Les synonymes 歌 (ge) et 唱 (chang) sont largement en utilisage aujourd’hui, 唱 (chang) devient plus un verbe, 歌 (ge) devient plus un nom, mais ils sont encore interchangeables dans certains cas, en écrit.

 Le type de parallélisme sera exploité à l’extrême dans la poésie ultérieure.

 Cette note, ainsi que des autres faites ailleurs dans ma traduction, me servira, je l’espère, de démontrer le degré de l’approximativité, voire de l’impossible, ou ce qu’on perd, dans la traduction d’un poème chinois ancient.


2) 南荣 Nanrong: 

Personnage dans une anecdote sur 老子 Lao Zi qui lui enseigne la soit disante “modestie”. Le terme en chinois 虚心 vient de là, il veut dire « vider le cœur », ce qui a peu de connotation morale, mais indique plutôt l’acte mental  consciencieux, et égoïste par endroit, de se réduire en état premier de l’existence, innocente comme celle d’un nouveau-né, en essayant d’éviter toute contamination du monde.



 Mars 2024


 兰亭诗集 Recueil du Pavillon Bleu


孙绰(314-371)


流风拂枉渚,

停云荫九皋。

莺语吟修竹,

游鳞戏澜涛。

携笔落云藻,

微言剖纤毫。

时珍岂不甘,

忘味在闻韶。


Vent léger au lac

Que couvre un nuage 

Murmurs des oiseaux

Jeux des poissons

Plume fixant le beau

Paroles détaillant tout

Les mets oubliés quand 

S’élève la musique


Février 2024


“读山海经,其一”


孟夏草木长,

绕屋树扶疏。

众鸟欣有托,

吾亦爱吾庐。

既耕亦已种,

时还读我书。

穷巷隔深辙,

颇回故人车。

欢然酌春酒,

摘我园中蔬。

微雨从东来,

好风与之俱。

泛览周王传,

流观山海图。

俯仰终宇宙,

不乐复何如!


Verdure de l’été

Maison entourée

Contents les oiseaux

Heureux moi aussi

La plantation faite

La lecture reprise

Allée trop étroite

Pour des belles voitures

Plaisirs du vin frais

Légumes du jardin

Une fine pluie de l’est

Agréable le vent

Livre sur Royaume Zhou (1)

Tableaux des trois mers (2)

L’univers afflue

Quelle joie plus grande


Notes

1) 周穆王 (environ 1027-922 AEC), roi de l’époque Zhou.

2) Les anciens croyaient que les dessins ont précédé le récit, concernant “Le Classique des trois mers”. La plupart des dessins sont perdus.


Janvier 2024


杂诗-其二


白日沦西河,

素月出东岭。

遥遥万里辉,

荡荡空中景。

风来入房户,

夜中枕席冷。

气变悟时易,

不眠知夕永。

欲言无予和,

挥杯劝孤影。

日月掷人去,

有志不获骋。

念此怀悲凄,

终晓不能静。

  

L’eau crépusculaire

Au sommet la lune (1)

Si vaste sa clareté

Si vide le ciel (2)

Le vent entre par porte

Froid nocturne au lit

Tel air, telle saison

La veille est longue (3)

Aucune compagnie

Verre levé à l’ombre

S’en vont les années

Se bloquent mes rêves

Ainsi, jusqu’à l’aube

Suis-je intranquille


Notes:


1) Très beau pair de vers: 

Blanc/soleil/tombe/west/rivière

Clair/Lune/monte/est/colline

Il m’est important de traduire en restant autant que possible proche du rythme original. 


2) Deuxième parallelxxx très beau, d’un syntaxe différent:

“Très loin très loin / à dix-mille lieues / sa lumière

Très vaste très vaste / au ciel / son image”

*Les doubles adjectifs “遥遥”et “荡荡”— figure héritée des chansons antiques recueillies dans « 乐府歌辞 »  (voir les autres numéros d’Isola), souvent utilisée dans la poésie classique, incorporée dans la langue d’aujourd’hui.


3) Encore un pair de vers, de structure variée :

“Quand l’air change / on sait que / la saison n’est plus la même”

“Quand éveillé / on sait que / la nuit est longue”



2023

12/2023


归田园居 其四


久去山泽游

浪莽林野娱

试携子侄辈

披榛步荒墟

徘徊丘垄间

依依昔人居

井灶有遗处

桑竹残朽株

借问采薪者

此人皆焉如

薪者向我言

死没无复余

一世异朝世

此语真不虚

人生似幻化

终当归空无


Montagne et rivière

bois et champ sauvage (1)

Avec les enfants

Arriver aux ruines

Rôdant aux sentiers

Une maison d'antan

Débris four et puis

Tiges des bambus

Demande au passant (2)

"Où est le maître du lieu?"

"Plus rien, tout s'en va"

Répond la personne

Trente ans un autre monde (3)

C'est en effet vrai

La vie mirage

Retourne au néant


Note:


1) Pair des vers parallels.

Structure:

久去 adv 山泽 adv lieu 游 verb

浪莽 adv 林野 adv lieu 娱 verb synonyme


2) 采薪者:celui qui ramasse des tiges et des branches pour faire le feu. C'est très différent d'un bûcheron. Pendant des siècles, les chinois, comme les Premières Nations en Amérique, utilisent seulement des arbres morts.

Ici, je ne peux faire d'autre que de traduire le terme en mot "passant".

A un autre sens, dans les textes littéraires chinois, bouddha apparaît parfois en se personnifiant en un passant inattendu, en un ramasseur des branches ou un pêcheur ou un mendiant, etc., à un moment ou à un lieu peut-être inspirant, pour révéler sa vérité.


3) 一世:trente ans. Les anciens croyaient au grand changement à tous les trente ans.


11/2023


 饮酒-十三


有客常同止

取舍邈异境

一士常独醉

一夫终年醒

醒醉还相笑

发言各不领

规规一何愚

兀傲差若颖

寄言酣中客

日末烛当秉


"Vins, XIII"


Se fréquentent deux hommes

Des mondes différents

L'un est souvent ivre

L'autre très éveillé

L'un se moque de l'autre

Nul ne se comprend

Le sage ridicule

Le fou clairvoyant

A la nuit tombée

Bougie allumée *


Note:

Opposition des attitudes des deux êtres qui ne sont, à mon avis, que deux spectres qui habitent le personnage du poète.


10/2023


Retour à la terre II

归田园居 - 其二


野外罕人事

穷巷寡轮鞅

白日掩荆扉

虚室绝尘想 

时复墟曲中

披草共来往

相见无杂言

但道桑麻长

桑麻日已长

我土日已广

常恐霜霰至

零落同草莽


Dehors passant rare

Ruelle sans voiture(1)

Porte fermée le jour

Pièce vide sans pensée (2)

Parfois voisins viennent

Traversant hautes herbes

Paroles intactes sur

Récolte et tissage

Mûriers et chanvres (3)

S'étendent sur ma terre

Gel et grésil seuls

Peuvent m'inquiéter


Notes:


1) Parallèle: 

Vers initiant

野外 adverbe du lieu, paysage sauvage  /罕 adjectif (on dirait qu'ici il joue le rôle d'un verbe, mais dès qu'on introduit le verbe "être", le vers devient par trop discursif) / 人事 nom, vicissitudes du monde

Et 

Vers correspondant

穷巷 adverbe du lieu, ruelle pauvre /寡 adjectif synonyme de 罕 / 轮鞅 nom, martingale à roue que seuls les mandarins avaient les moyens de s'en servir

2)Parallèle, mais cette fois suivant l'ordre de "adverbe / vrbe / complément"

3) 桑,mûriers pour nourrir des vers de soie; 麻, chanvres pour fabriquer des tissus épais


09/2023


陶渊明 (365-427)


"饮酒 - 其五"


结芦在人境

而无车马喧

问君何能尔

心远地自偏*

采菊东篱下

悠然见南山

山气日夕佳

飞鸟相与还

此中有真意

欲辨已忘言


Traduction


Vivant dans le monde

Mais sans visiteurs

Comment y arriver

Un coeur éloigné* 

Cueillant des fleurs je vois

La montagne du sud

Senteur du coucher

Retour des oiseaux

Vrai sens dans cela

Les mots m'échappent


Note:

*Cette pair de vers traduite mot à mot: Quand le coeur s'éloigne, on choisit naturellement une région reculée.


08/2023

  

孔融 Kong Rong  (151-208), descendant de Kong Zi, très apprécié par son contemporain et le futur roi曹丕 Cao Pi, mais fervent royaliste, il a été condamné à mort par Cao Cao 曹操qui, travaillant au nom du vieil empire en déclin, détenait le vrai pouvoir. Largement grâce à ses exploits, son fils Cao Pi a pu fonder le royaume 魏晋 Wei Jing en 220.

Ici j'ai traduit son "Poème d'adieu" rédigé avant l'exécution, et un poème aux six syllabes 六言 qui montre combien au début, par l'ironie du sort, il croyait en 曹操 Cao Cao le mandarin militaire de sauver l'empire,et aussi la forme aux six syllabes 六言 (Kong Rong a écrit plusieurs poèmes sous cette forme) qui était peu courante mais qui donnait un rythme très beau et tout particulier.

临终诗 Poème d'Adieu


言多令事败

器漏苦不密

河溃蚁孔端

山坏由猿穴

涓涓江汉流

天窗通冥室(1)

谗邪害公正

浮云翳白日(2)

靡辞无忠诚

华繁竟不实(3)

人有两三心

安能合为一

三人成市虎

浸溃解胶膝 (4)

生存多所虑

长寝万事毕


Traduction


Troubles par paroles

Comme fente sur un bol

Fourmi pour barrage

Singes pour rochers

Fleuve de Han s'écoule

Du ciel à la tombe (1)

Mensonges tuent justice

Nuages couvrent le jour (2)

Serments insincères

Mots de vanité (3)

Chacun ses motifs

Union impossible

Rumeurs écoutées

Confiance diluée

Fin des mille soucis

Je dors pour de bon


Note: 

1) Le sens apparent de ce verre semble redondant aux autres dans ce poème, mais il est plus vague et ambigu, il pourrait insinuer la situation où le pouvoir de l'empire se faisait lentement usurpé.

2) 翳 yi:couvert fait de plumes, initiallement pour des voitures, devient plus tard un instrument pour la dance. Mot rare aujourd'hui.

3) Ici dans plusieurs vers il semble implorer le fait qu'on déroute et malmène l'empereur.

4) Le poète emploie une métaphore décrivant comment des amis se détachent, et que la confiance se défait devant des rumeurs continuelles, comme la colle se perd peu à peu à cause de l'infiltration de l'eau



07/2023


陈琳 Chen Lin(?-217),poète et essayiste, a vécu pendant les guerres de la fin de la Dynastie Han. Conseiller de 袁绍(Yuan Shao)en défaite, capturé par l’armée vainquante de 曹操 Cao Cao mais libéré et retenu dans la cour grâce à ses talents de plume, malgré son célèbre article polémique contre Cao Cao. Il fut mort, en même temps que plusieurs autres membres de “建安七子” (Sept lettrés de l’époque Jian An), d’une maladie contagieuse. 

Vous verrez donc que sa poésie exprime une insoutenable détresse.

  

高会时不娱

gao hui shi bu yu

羁客难为心

ji ke nan wei xing

殷怀从中发

yin huai cong zhong fa

悲感激清音

bei gan ji qing ying

投觞罢欢坐

tou shang ba huan zuo

逍遥步长林

xiao yao bu chang ling

萧萧山谷风

xiao xiao shan gu feng

黯黯天路阴

an an tian lu ying

惆怅忘旋反

chou chang wang xuan fan

嘘唏涕沾襟

xu xi ti zhan jing


Traduction


Grand banquet sans joie

L'abrité sans son coeur

Regrets dans les chants

Tristesse dans les airs

Verres jetés, siège quitté

Longue marche en forêt

Sifflait sifflait le vent*

Sombre sombre le chemin

Retour oublié

Des larmes mouillent la veste

Note:

Dans ces deux verres, l'usage des mots doubles "萧萧xiao xiao" et "黯黯an an" fait partie d'une figure stylistique importante qui provient des origines très lointaines comme on peut le constater dans l'antique "乐府歌辞”(volumineux recueils des chansons populaires) et qui est conservée et incorporée dans la langue jusqu'aujourd'hui.

J'ai opté de respecter la formulation initiale des deux vers, sachant que ce que contiennent ces deux mots double, sons et lumière, mouvements et émotions, atmosphère et manière, sont difficiles à rendre sans casser le rythme. Mais le rythme serait tout aussi capital, dans un tel poème qui commande le nombre spécifique de syllabes. Tout effort d'allonger les poèmes chinois "strictes" dans la traduction risque de les rendre prosaïques, de les habiller en modernes, et de défaire leur spécificité historique ainsi que leur raison d'être.


06/2023


Wang Can 王粲 (177-217)

"七哀诗”(其一)


Sept tristesses *(partie I)


Désordre à Chang An

Troublée par des monstres

Départ obligé

Réfuge à Jing Zhou**

La famille me plaint

Les amis me retiennent

La route désertée

Les os couvre la plaine

Une femme affamée

Dans l'herbe jète son bébé

Ecoutant les pleurs

Elle ne s'y retourne

Ne sachant où je meurs

comment rester ensemble?

Cela insupportable 

Vers tombeaux royaux

Je monte au quai sud

Capitale au loin

Le chant de Xia Quan***


 王粲

"七哀诗”(其一)


西京乱无象

xi jing luan wu xiang

豺虎方遘患

chai hu fang gou huan

复弃中国去

fu qi zhong guo qu

委身适荆蛮**

wei shen shi jing man

亲戚对我悲

qin qi dui wo bei

朋友相追攀

peng you xiang zhui pan

出门无所见

chu men wu suo jian

白骨蔽平原

bai gu bi ping yuan

路有饥妇人

lu you ji fu ren

抱子弃草间

bao zi qi cao jian

顾闻号泣声

gu wen hao qi sheng

挥涕独不还

hui ti du bu huan

未知身死处

wei zhi shen si chu

何能两相完?

he neng liang xiang wan

不忍听此言

bu ren ting ci yan

南登霸陵岸

nan deng ba ling an

回首望长安

hui shou wang chang an

悟彼下泉人***

wu bi xia quan ren

喟然伤心肝

kui ran shang xin gan


Notes:


"七哀”,nom de l'air musical de Yue Fu Ge Ci 乐府歌辞


** “荆”,nom d'une ville dans la région de Chu, considéré alors comme étant sauvage. L'auteur s'est réfugié chez un ami de la famille qui y était maire.


*** “下泉”,"ruisseau souterrain", le titre d'un poème dans "Shi Jing 诗经” (Le Livre de la Poésie, voir les tout premiers numéros de ce site). Poème élogieux envers l'Empereur Wen Di 文帝 de la Dynastie Han au temps prospère, qui est réputé d'avoir civilisé le peuple avec sa grâce.



Mai 2023



Kong Hou Yin 箜篌引, poème accompagné de l'instrument Kong Hou

Par 曹植 Cao Zhi


Grand salon bon vin

Excursion en groupe

Mets exquis sont cuits

De l'agneau, du boeuf

Epiques souffles de Qing(1)

Et tendres airs de Qi

Douces dances de Yang Ah

Chansons de Luo Yang

Passent les premiers verres

A table en détente(2)

Invités et maître

S'échangent les souhaits

Longues amitiés (3)

Pas à oublier 

Humble gentilhomme

Désintéressé

Rafale en plein jour

S'en va le soleil

Jeunesse passée

La fin soudain proche

Fleurs d'un beau jardin

Retour en désert

Quel ancêtre ne meurt

De quoi s'inquiéter?


Note de la traductrice:


(1) Quatre vers sur la musique des différents endroits.

(2) 倾: tout, sans retenu 庶: simple, de masse 羞: honte, gêne. Ici, le vers décrit un état "sans manière".

(3) L'auteur a alors perdu sa position de l'héritier royal. Les vers qui suivent reflètent sa relative solitude et l'approche de sa propre fin.


箜篌引

kong hou yin

曹植〔两汉〕


置酒高殿上,

zhi jiu gao dian shàng

亲交从我游。

qing jiao cong wo yOU

中厨办丰膳,

zhong chu ban fen shàn

烹羊宰肥牛。

pen yang zai fei niOU
秦筝何慷慨,

qing zhen he kang kài

齐瑟和且柔。

qi se he qie rOU
阳阿奏奇舞,

yang ah zhou qi wu

京洛出名讴。

jin luo chu ming OU
乐饮过三爵,

yuè ying guo san jue

缓带倾庶羞。

huan dai qing ze xiOU

主称千金寿,

zhu chen qian jing shOU

宾奉万年酬。

bin feng wan nian chOU
久要不可忘,

jiu yao bu ke wang

薄终义所尤。

bao zong yi suo yOU
谦谦君子德,

qian qian jun zi de

磬折欲何求。

pan ze yu he qiOU
惊风飘白日,

jin feng piao bai ri

光景驰西流。

guang jing chi xi liOU
盛时不可再,

shèng shi bù ke zài

百年忽我遒。

bai nian hu wo qiOU
生存华屋处,

sheng chun hua wu cù

零落归山丘。

ling luo gui shan qiOU
先民谁不死,

xian ming shei bù si

知命复何忧?

zhi ming fu he yOU





Avril 2023


曹植 Cao Zhi (L'an 192-232)


Poème pour 王粲 Wang Can**


Soucis accablants

Je sors au jardin

en fleurs printanières

au lac des vagues longues

Cri d'oie solitaire

Appelle son copain

Je ne peux la prendre

dans mes mains, sans bateau.

Chemin oublié

Retour difficile

Vent siffle aux oreilles

S'en va le soleil

La pluie étend sur

tout, sa grâce égale

D'où vient votre crainte

Qui me rend intranquille?


Note: 

王粲 (Wang Can) est l'un des "sept lettrés de l'époque Jian An 建安七子”,ami familial des Cao.

Cao Zhi était le fils cadet et préféré de Cao Cao qui a voulu d'abord le désigner l'héritier du trône. Cao Cao a changé d'idée après, et a passé la couronne à son fils aîné Cao Pi. Les deux frères s'entendaient mal à cause de pareille compétition.  


Version originale avec pinyin (note de prononciation et des rimes)


赠王粲诗


端坐苦愁思,

duan zuò ku chou si

揽衣起西游。

ran yi qi xi yOU


树木发春华,

shù mù fa chun hua

清池激长流。

qing ci ji chang lOU


中有孤鸳鸯,

zhong you gu yuan yang

哀鸣求匹俦。

ai ming qiu pi shOU


我愿执此鸟,

wo yuan zhi ci jiao

惜哉无轻舟。

xi zai wu qing zhOU


欲归忘故道,

yu gui wang gu daò

顾望但怀愁。

gu wang dan huai chOU


悲风鸣我侧,

bei feng ming wo cè

羲和逝不留。

xi he si bu liOU


重阴润万物,

cong ying run wan wu

何惧泽不周?

he ju ze bu zhOU


谁令君多念,

shei ling jun duo nian

自使怀百忧。

zì shi huai bai yOU




Mars 2023


曹植 Cao Zhi (L'an 192-232)


Poèmes divers (1)*


Terrace au vent triste

Soleil sur la forêt

A mille lieux vous êtes

Trop larges sont les eaux

Trop petit le bateau

L'oie s'envole au sud

Ici traîne son cri 

Prière à l'oiseau

Serait-il messager?

Mais ses ailes se battent

Comme de rien n'était


Note:

Cette pièce a un vocabulaire poétique riche, que je n'arrive pas à tout rendre, surtout en voulant conserver le rythme initial.


Version originale

曹植

杂诗其一


高台多悲风,

gao tai duo bei fEN

朝日照北林。

zhao ri zào bei lING
之子在万里,

zhi zi zaì wàn li

江湖迥且深。

jiang hu jong qie shEN
方舟安可极,

fang zhou an ke ji

离思故难任!

li si gu nan rÈN

孤雁飞南游,

gu yàn fei nan you

过庭长哀吟。

guo ting chang ai nING
翘思慕远人,

qiao si mu yuan rEN

愿欲托遗音。

yuan yu tuo yi yING
形影忽不见,

xing ying hu bu jiàn

翩翩伤我心。 

pian pian shang wo xING
 


Février 2023


曹丕 Cao Pi(187-226)


Poèmes divers (numéro un)


Nuit d'automne bien longue

Vent du nord siffle (1) (2)

Sommeil impossible

Je sors en veste

Va et vient sans heure

Sur moi rosée blanche

En bas les vagues pures

Au ciel une lune claire (3)

Galaxie vers l'ouest

Rangs croisés d'étoiles

Cris d'insectes si tristes

Vol d'Oie solitaire

Ce mal du pays

Interminable

Sans ailes pour voler

Sans pont pour passer

Au vent soupires longs

Reste un coeur brisé


Notes:

1,  Mots doubles 叠词 (figure esthétique issue des chansons folkloriques recueillies dans 乐府歌辞,voir Isola des années précédentes) “漫漫” adverbe qui décrit une lente ou une douce étendue mais sans limite, renforcée de plus par l'emploi du doublement, d'une nuit ou de la neige ou de la pluie ou d'une vue étendue sur l'eau etc. La typologie du mot évoque de l'eau. La prononciation "Man Man" indique la sensation d'une lente submersion. 

 Encore en usage aujourd'hui dans les écrits littéraires.

“烈烈”, adverbe, originellement renvoie à la force du feu, ici le mot au sens dérivé décrit l'extrême froid. La prononciation "Lie Lie" ferait entendre les cris aigus. 

Le mot non doublé est en usage courant aujourd'hui. Au sens figuré il qualifie un médicament qui agit fortement, ou bien un caractère intransigeant, etc.


2) Parallèle:

漫漫秋夜长  

adverbe (infiniment) /  adjectif  (d'automne) / nom (nuit)  / adjectif (longue)

烈烈北风凉  

adverbe (extrêmement) / adjectif (du nord) / nom (vent) / adjectif (froid)

Ces deux vers se prononcent ainsi:

"màn màn qiu yè chang 

liè liè bei feng liang"

Le clavier ne me permet pas à marquer tous les quatre tons qui contribuent à la musicalité. 

On voit que le poème se rime au son "ang", qui se prononce comme "en" en français.


3) Un autre exemple de parallèle

俯视清水波 

verbe utilisé comme adverbe (s'inclinant vers le bas) / verbe (regarder) / adjectif (pure) / nom groupé (vagues)

仰看明月光

verbe utilisé comme adverbe (se levant la tête) / verbe (contempler) / adjectif (claires) / nom composé (lumières de la lune)



Janvier 2023


曹操 (Cao Cao)(155-220)


Cao Cao a donné un dernier renouveau à la poésie aux quatre syllabes (四言), alors que celle aux cinq syllabes (五言)fut déjà en vogue. "观沧海" a été écrit en l'an 207, dans la montagne Jie Shi 碣石山, située à la province Liao Ning 辽宁.


观沧海 


Regard sur l'immensité de la mer


Sur Mont Jie Shi

Regard au loin

L'eau ondulante

Rochers abruptes

Forêts robustes

Mille plantes vitales

Bruits d'automne

Vagues intenses

Tout monte de là

Soleil et lune

Et dans la mer

Etoiles brillent 

Joie extrême

Note par ce chant


Note (1) et (2):

Dans ces quatre vers:

日月之行... et 星汉灿烂... sont des parallèles nom + verb, 

若出其中 et 若出其里 sont répétitions légèrement variées. 


L'auteur indique clairement,  au dernier vers, qu'il s'agit d'un chant 歌.



December 2022


古诗十九首 “Les dix neuf vieux poèmes “(十七)


17)


Une saison d'hiver

Vent impitoyable

Comme la nuit est longue

Les étoiles brillent

Déjà la pleine lune 

N'est plus parfaite

Le voyageur 

M'a laissé une lettre

Sa pensée pour moi

Son regret de partir*

Des années passent

Ces mots sont restés

Mon coeur inchangé

Mais le saurait-il?


*Note


Pair de vers en parallèle: 


上 (adv,: en haut; d'abord)

言  (verbe: dire)

长  (adv.: souvent)

相思 (verbe doublé: penser amoureusement)


下 (adv.: en bas; après)

言   (verbe: dire)

久   (adv.: longuement)

离别  (verbe doublé: se séparer)


19)


Au clair de la lune

Les chants des grillons

Parmi tant d'étoiles

Allioth montre Meng Dong (1)

Du Gel blanc sur l'herbe

Une autre saison

Cigales sur les branches

Xuan Niao sont partis (2)

Mes ancient collègues

Voltigent au nuage

Plus d'amitié

Je deviens une trace

Nan Ji plus Bei Dou (3)

Qian Niu ne peut rien (4)

Rien n'est stable

A quoi bon tout succès?




 Novembre 2022


“Dix neuf vieux poèmes"


15)

Décennies de vie

Mille ans de soucis

Des nuits trop longues

Sortir avec bougies 

Plaisirs du moment

Remplacent l'avenir

Les disciplinés

Se feront moqués

Ascèse et éveil*

Irréalisable


Note:


王子乔: personnage légendaire, petit fils de l'empereur Zhou (au trône 571-545AEC), devenu un ermite transhumain que vénèrent les taoïstes. Son nom devient le synonyme de l'ascèse.


Ce procédé, qui consiste à indiquer, d'un nom ou d'une brève expression, une référence historique, et à faire un lien entre les temps et les situations, est fréquemment utilisé dans la poésie chinoise ancienne, parfois même dans celle moderne, et même aussi dans certaines chansons populaires. Cela renforce la densité du texte dans une langue déjà ultra sobre.


Pour respecter le rythme d'un poème, j'ai décidé, dans ma traduction, de garder seulement le sens figuré de telles références, et d'ajouter une note en revanche.



Octobre 2022


"Les dix-neuf  vieux poèmes"


(13)


En voiture, porte est (1)

Cimetière au loin

Bouleaux foisonnant

Ombre des sapins

Vieux os sous la terre

Ténèbres éternels

Dans l'eau souterraine (2)

Mille ans sans réveil

Jour et nuit s'alternent

Une rosée une vie

De passage rapide

Moins solide que pierre

Même la sainteté

Ne peut nous aider

Les portions magiques (3)

Souvent nous trompent

Valent mieux bons vins et

beaux habits de soie


Notes:


Seuls les bien nantis étaient en voiture


      Luo Yang était la capitale et le centre des commerces. Le cimetière de la ville se trouvait sur la colline en dehors des murailles, côté nord.


2) Chemin vers l'enfer


3) L'alchimie était en vogue à l'époque



Septembre 2022


"Les dix-neuf vieux poèmes" (11)


Grincement des roues

Chemins étendus

Dans les champs sauvages

Mille plantes sous le vent

L'inconnu total

Vieillir soudain

Etabli trop tard

Mais tout est écrit*

Sans être pierre et fer

Jeunesse s'en va

Vite en poussière

Seul un bon nom compte


Il est difficile de faire ressortir la beauté de ce vers. La traduction littérale serait: " Pour chaque personne, au cours de sa vie et dans sa carrière, la montée et la descente, le sommet et la chute, ne sont pas prévisible, et ont lieu seulement au moment venu, selon la volonté du ciel."


L'expression mot-double groupé "盛(en fleur, robuste, prospère)衰(flétrir, vieillir, s'affaiblir)“ est aujourd'hui encore couramment en usage pour dire "vicissitudes".


Le poème est parfaitement rimé aux vers pairs: 道 (dao),草 (cao),老 (lao),早 (zao),考 (kao),宝 (bao)。



Août 2022


Les dix-neuf vieux poèmes" (9)


Au jardin un arbre

Belles feuilles et fleurs

J'en cueillis une pour

celle dans ma pensée

Ma manche parfumée*

La fleur pas partie

Objet sans importance

Chargé de ma langueur


* Grande manche qui sert aussi de poche.



Juillet 2022


"Les dix-neuf vieux poèmes" (7)


Clair de lune si pur

Rideaux-lit en soie

Triste, je m'habille

Je vais et je viens

Plaisirs du voyage

Ne valent pas chez soi

Dehors dans la nuit

A qui confier?

Rentrée dans la chambre

Veste tachée de larmes


Note:


On tend à croire que les dix-neuf poèmes sont écrits par des hommes. On ne voit aucune poétesse qui a laissé son nom, à l'époque. Hors d'après les tournures prises, j'ai l'impression que, dans cette collection et aussi dans les recueils de Yue Fu, beaucoup de vers sortaient de la main des femmes sans nom.



Juin 2022


"Les Dix-neuf vieux poèmes (古诗十九首)


   5) 


Maison au nord-ouest 

Nuages flottants 

Carreaux bois scruté  

Au bout des marches 

D'où chant et guitar 

Pleins de tristesse 

De qui telle musique? 

La veuve de Qi Liang(1). 

Airs sobres de Shang(2)(3) 

S'étendent comme le vent 

Ralentis au milieu 

Ils vont et viennent 

Soupirs sur les cordes 

Une touche digne 

Sans amertume  

De celle qui chante 

Mais rares sont ceux qui 

savent écouter (4)(5) 

Ces oiseaux célestres 

Haute envolée ensemble  


Note: 

 1)杞梁 Qi Liang, général du royaume Qi (齐国),mort pendant la guerre à l'an 550 AEC. Critiqué à tort pour ses erreurs militaires par la suite. Sa veuve a insisté pour que son honneur soit rétablie. Cette légende est entrée dans le vocabulaire pour désigner les situations semblables.  


Il s'agit d'un usage courant dans le vocabulaire chinois, notamment dans la poésie mais aussi ailleurs, qui consiste à mentionner une antique légende pour décrire une situation courante.  Ce procédé crée une énorme résonance des temps, malgré la stricte économie des mots.  


2) Qing Shang 清商,type de musique en vogue à l'époque, souvent triste, faite par des femmes, accompagnant parfois les danses dans la cour.  


3) accordance du syntax entre deux vers: 

清商随风发,中曲正徘徊  

adj, nom, adv, verbe mot composé décrivant un état de mouvement

 /adj, nom, adv, verbe mot composé décrivant un état de mouvement  


4) - accordance du syntax:  

不惜歌者苦,但伤知音稀。 

adv mot composé, nom composé, adj /adv mot composé, nom mot composé, adj      


- parallèle ou antithèse entre deux vers: 

不 ne pas / 但 mais seulemet 

惜 regretter / 伤 lamenter  


Afin de montrer ces sous structures, la traduction a été hélas rallongée.  


5) Les deux groupes de vers ci-dessus montrent que, déjà, à cette époque de genèse de la poésie aux cinq syllabes, à l'intérieur d'un poème dont tous les vers ont le même nombre de syllables, il existait néanmoins une combinaison de jeux très variés de syntax, et de vocabulaire. Cette tendance formaliste serait renforcée et poussée à l'extrême dans les époques à venir.                                                         


May 2022


"Les Dix-neuf vieux poèmes (古诗十九首)


3) 


Verts verts sapins aux tombes, 

Durs durs cailloux du ruisseau. 

Soudain un étranger 

Entre ciel et terre. 

Petit pot, vin léger 

Grand contentement 

Voiture à cheval lent 

Balades entre Lo et Wan. (1) 

Villes effervescentes, 

Ondulent des chapeaux aux rubans. 

Longues allées, petites ruelles, 

Foyers princiers multiples. 

Palais face à face  

Hauteur des murailles.

 Festin parfait, mais d'où leur vient 

Cette ombre de tristesse? 


 Note: 

Villes prospères de la fin de l'époque Han, au deuxième siècle. 



                                                                  Avril 2022


"Les Dix-neuf vieux poèmes (古诗十九首)


1)


Marcher et marcher, (1) 

Chemin de l'adieu. 

Loin de dix mille lieues, 

Au bout du ciel. 

Route longue et dure, 

Comment prévoir 

Nos retrouvailles? 

Chevaux étrangers: 

Dans le vent du nord. 

Les oiseaux de Yue (2): 

Sur les branches du sud. (3) 

Si longtemps seule, 

Taille amincie. 

Les nuages légers 

Couvrent le jour,(4) 

L'exilé se plaît 

A s'y attarder.  

En pensant ainsi, 

Soudain, apparaissent 

Sur mon visage 

Les traces du temps.(5)  


Note: 

1) 行行,répétition du verbe 行 devient une combinaison "verbe/adverbe" qui veut dire "marcher longuement", cet emploi - la répétition non seulement du verbe mais aussi de l'adjectif et de l'adverbe, pour décrire un état qui est actif, et pour créer un rythme - est courant dans les chansons de Yue Fu 乐府, hérité par des poètes.

2) Yue 越,région de l'extrême sud du pays.  

3) Les deux vers à propos des chevaux et des oiseaux sous-entendent qu'on doit savoir où l'on appartient. 

4) 浮云,nuages flottants: métaphore de tout ce qui est passager, superficiel, de la fortune au pouvoir jusqu'aux relations intimes. 

5) Ce poème, aux rimes plutôt souples, contient 14 vers, tous au 5 syllabes. La traduction, qui se refuse à paraphraser un poème codifié, essaie d'en respecter,  non seulement le sens, mais autant que possible le nombre de syllabes et le syntaxe, mais pas strictement. Cela donne hélas 21 vers. 


                                                                 Mars 2022


Chansons contemporaines


Promenade dans les champs 

 Mots par Zhuang Nu 庄奴 (de Taiwan) 

Musique par Wu Zhiqiang 吴智强 (de Taiwan) 


"Je me promène dans les champs 

Le sentier est couvert de couleur d'automne 

Les feuilles jaunes dorées au bout des branches 

Arrive le vent bien sonore pour célébrer la saison  


Je traverse les villages 

Et j'y reçois toujours beaucoup 

Flotte dans l'air le parfum des plantes de riz 

Sur le visage des paysans occupés brille leur sourire  


Combien le ciel est bleu et large 

Des nuages ressemblant à des fleurs 

La montagne ne s'ennuie pas

Une petite rivière ruisselle à côté  


Je marche dans les champs 

Le coeur rempli de couleur d'automne 

Si tu étais là, tu m'accompagnerais à réviser 

Le bonheur du passé   


"La pluie nocturne dans les montagnes de Ba"

Music, mots et chant par Bai Shui 


Tant de pluie tombe la nuit 

dans la montagne de Ba 

Où est restée mon amie d'autrefois? 

Comme un rêve, comme un dessin miroité 

Vent léger, l'eau mince, sable propre 

En riant on parlait du retour 

Mais dans le rêve les larmes coulaient

Qui sait où se retrouverait-on   


Tant de pluie tombe la nuit 

Dans la montagne de Ba 

Dans ma tasse je ne retrouve pas 

Le goût amer du thé parfumé 

L'âme troublée et perdue 

Comme au bout du monde 

En riant on parlait du retour 

Mais dans le rêve les larmes coulaient 

Qui sait quand on se retrouvera   




                                                                  Février 2022


“Mulin", première partie  (Yue Fu song)


Soupir après soupir, Mulin se mettait au tissage. Sa tristesse était si grande qu'on entendait à peine la machine."A quoi pensez-vous, lui demanda-t-on, et de quoi se souvenez-vous?" "Je ne pense à rien, répondit-elle, et je ne me souviens de rien. Seulement la nuit dernière j'ai vu une commande militaire, sa majesté appelle à former une grande armée. Dans chacun de ses douze rouleaux de courriers militaires, apparaît le nom de mon père. Mon père n'a pas de fils. Moi, Mulin, je n'ai pas de frère. Je souhaite me procurer un cheval, pour partir au front à la place de mon père."Un beau cheval acheté au marché de l'est, le siège trouvé au marché de l'ouest, la bride commandée au marché du sud, et un long fouet obtenu au marché du nord. Ayant dit adieux à ses parents à l'aube, aux crépuscules elle se campa déjà au bord de la Rivière Jaune. Les appels de ses parents laissés en arrière, elle n'entendait maintenant que les courants éclaboussants de la Rivière Jaune.  Le lendemain matin, elle s'éloigna de la rivière, et le soir elle arriva au sommet de la montagne noire. Elle n'entendait plus les appels de ses parents. Il n'y avait que les cris des chevaux envahisseurs provenant de la Montagne Yan.



                                                                     Janvier 2022


L'Envolée des paons vers le sud-est (1)


Résumé par la collection Yue Fu "乐府“:


Au milieu des années "Jian An" (2), vers la fin de la dynastie Han, Jiao Zhong-Qing, un petit fonctionnaire de la municipalité Lu Jiang, avait épousé Liu Lian-zhi. La mère du mari n'aimait pas sa belle fille, et finit par la chasser du foyer. Madame Liu refusait de se remarier, mais sa propre famille l'y obligeait. Alors elle se donna la mort dans la rivière. En apprenant cette nouvelle, Zhong-Qing se pendit sur l'arbre dans la cour de chez lui. 

L'un de leurs contemporains, attristé, a écrit ceci: 

"Au vol vers le sud-est, les paons se perdent et errent, encore et encore."


Première partie


"A treize ans, dit la jeune épouse, j'ai appris à tisser; à quatorze, je savais tailler les vêtements; à quinze, je jouais au guitar; à seize, je lisais des livres. A dix-sept je suis devenue votre épouse, et ma misère a commencé. Même si vous êtes occupé par votre fonction, j'ai gardé ma vertu et mon amour ne change pas. Je suis restée souvent seule dans notre chambre vide, et nos retrouvailles sont rares. Au chant du coq, je mets le métier à tisser en marche, qui tourne jusqu'à tard dans la nuit. Cinq rouleaux de tissu fabriqués en trois jours, votre mère trouve ce rythme lent. En fait, ce n'est pas que je ne tisse pas assez vite, mais qu'il m'est difficile de vivre dans votre famille! Je ne supporte plus ce labeur, et cela ne sert à rien que je reste ici. Vous pourriez donc parler à votre mère, qu'elle me renvoie sans tarder."


A ces mots, le fonctionnaire alla parler à sa mère. "Votre fils déjà ne semble pas avoir un brillant avenir au travail, j'ai beaucoup de chance d'avoir une si bonne épouse. Ayant partagé notre lit des premières noces, nous serons amis jusqu'à l'après-mort. Nous sommes ensemble depuis seulement deux ou trois ans, le bonheur a à peine commencé. La conduite de mon épouse étant irréprochable, vous pourriez, mère, la traiter avec plus de gentillesse."


La mère répondit à son fils: "Comme tu es étroit et têtu! Cette femme ne connaît pas de politesse, et se comporte capricieusement. J'en suis mécontente depuis longtemps, comment peux-tu la tolérer à ce point! Dans notre voisinage il y a une jeune fille vertueuse, elle s'appelle Qin Luofu. C'est une beauté incomparable, ta maman va lui proposer de t'épouser. Tu peux vite renvoyer ta femme, qu'elle parte vite!"

Le fonctionnaire, à genoux, supplia sa mère. "Si on divorce cette épouse, dit-il, je ne me remarierai plus jamais!"

Ces paroles causèrent une grande colère à la mère. En frappant le lit où elle était assise, elle jura: "Comme tu es audacieux, mon petit, comment oserais-tu défendre cette femme! J'ai perdu tout bon sentiment envers elle, et jamais ne me consentirai-je à ta demande!"


Le fonctionnaire se tut. Il se prosterna encore une fois, puis rentra chez lui. Face à la nouvelle mariée, il éclata en sanglots, et éprouva la difficulté de lui expliquer: "Je ne voudrais bien sûr pas vous congédier (3), mais ma mère me le force. Voudriez-vous temporairement retourner chez vous? Moi je retournerai séjourner à la municipalité. Mais bientôt je reviendrai et je vous accueillerai à la maison. Ceci est un serment de ma part. S'il vous plaît ne l'oubliez pas."

La nouvelle mariée répondit:"N'en parlons plus (4). Cette année-là, au début du printemps, j'ai quitté ma maison et je suis venue dans votre respectueuse famille. Pour toutes les affaires je consultait ma belle-mère. Comment oserais-je décider seule chaque pas que je faisais? Je travaillais jour et nuit, l'amertume et la fatigue habitaient mon corps esseulé. Je pensais que sans commettre de faute, je pourrais servir votre famille avec gratitude et pendant longtemps. Hélas je serai tout de même expulsée. Alors à quoi bon de parler de mon retour chez vous! En ma possession, il y a une courte veste brodée de fleurs multicolores, une tente de lit faite de soie rouge avec des sacs aux parfums pendus aux quatre coins, une soixantaine de coffres grands et petits, attachés avec de la ficelle de soie verte, remplis de beaux objets divers. Les objets se dévalorisent ensemble avec celle qui les possède, il ne faudrait pas les laisser à l'épouse remplaçante. Faites-en dons quand vous en avez l'occasion. Et considérant la situation, ne rêvons plus nos retrouvailles. Essayons plutôt de nous consoler avec le souvenir. Que nous ne nous oublions jamais!"


Le lendemain, au chant du coq, la nouvelle mariée se leva, s'habilla et se coiffa soigneusement. Elle enfila une jupe doublée et brodée, vérifia sa tenue plusieurs fois. Elle mis les chaussures au surface en soie brodée. L'épingle en pierre précieuse brillait sur ses cheveux. Autour de sa hanche s'attachait un ruban blanc en soie. Des bijoux en jade pendaient à ses oreilles. Ses doigts étaient minces comme de l'ail vert taillé, ses lèvres ressemblaient à une pivoine rouge. Avec sa silhouette mince, marchant au petits pas légers, sa beauté exquise est unique. 

Elle alla au salon rendre politesse à sa belle-mère. Celle-ci était toujours fâchée. "J'ai grandi, dit la jeune femme, dans un village, au milieu de la campagne sauvage. J'avais appris peu de rites et de règles, donc je mérite mal le fils de votre respectable famille. Notre famille a reçu beaucoup de cadeaux de mariage de ma belle-mère, mais je n'arrive pas, par mon travail, à la satisfaire. Aujourd'hui je rentre chez moi, et vous confie la besogne de la maison." Ensuite, Lian-Zhi adressa son adieu à sa belle-soeur. C'est alors qu'elle ne pouvait plus retenir les larmes. "Quand je suis venue, ma belle-soeur était encore petite. Aujourd'hui tu as presque ma taille. J'espère que tu t'occuperas de tes parents et aideras ta famille. Chaque année, au septième jour du nouvel an et au dix-neuvième jour de chaque mois (5), quand tu joues, ne m'oublie pas." Et elle sortit et monta dans la voiture, et continua à pleurer.

Le cheval du mari en avant, la voiture de l'épouse en arrière, cela fait des bruits intermittents sur le chemin. Le cheval et la voiture se réunirent à l'intersection de la grande route. Le mari descendit du cheval et entra dans la voiture. Il chuchota aux oreilles de l'épouse: "Je promets de ne jamais vous laisser! Vous allez chez vos parents, je me rends à la municipalité, tout cela n'est que temporaire. Je reviendrai vite vous chercher. Je jure au ciel de ne jamais vous trahir!'

La jeune mariée lui dit: "Votre affection me touche beaucoup. Puisque vous parlez ainsi, je souhaite vous retrouver bientôt. Si mon mari est une grande pierre, je suis faite de roseau。Le roseau est aussi tendre et tenace qu'un fil de soie., et la pierre est inébranlable. Toutefois, chez moi j'ai un père et un frère qui sont d'un caractère de tonnerre. Je crains qu'ils ne respectent pas mes volontés et qu'ils agissent de façon à torturer mon coeur." Tous les deux levèrent la main et firent signe d'adieu. Tous les deux se sentaient déchirés.




Notes

  1. L'héroïne de ce récit est originaire d'un village au sud-ouest de la cité de son mari. De plus, la direction sud-est était considérée comme un élément de l'espoir et de bonheur.
  2. Chaque dynastie normalement dure plusieurs siècles, connaît plusieurs empereurs, dont chacun donne un nom distinct à la durée de son règne, et commence un nouveau calendrier. On dit par exemple "Jian An l'an premier". Au milieu des années Jian An 建安 (construction en paix) à la fin de dynastie Han précise donc le temps du récit qui se situe entre l'an 196 (début de Jian An) et l'an 220。Il s'agit d'une période riche d'événements historiques.
  3. 卿 (qing), appellation affectueuse et aussi respectueuse.

          4. 纷纭 (fen yun) est une expression soutenue, restée courante aujourd'hui encore, veut dire le désordre, le trouble ou ce qui s'écarte de l'essentiel, souvent causés par des paroles. L'équivalent n'est pas encore trouvé en français. Sa traduction ici est donc insatisfaisante. La typographie indique des tissus flottants et éparpillés comme des nuages.

          5. Les jours de fête où les femmes se réunissent pour jeux, décoration et boissons.



Decembre 2021

Chanson triste en marche ( "chants divers", Yue Fu 乐府)

Le clair de la lune 

Illumine ma chambre.

En peine, sans sommeil,

que la nuit est longue.

Les rideaux du lit

soulevés par une brise,

en pijama et 

en pantoufles, je descends.

Va-et-vient dehors,

en désarroi je rôde.

Au printemps tous partis,

seul un oiseau reste.

Ses appels aux autres,

touchent mes entrailles.

Devant la vie du monde,

Des larmes mouillent ma robe.

Debout je chante haut,

que le ciel m'entende.


Novembre 2021

La Cueillette des quenouilles (deux chansons)

Fleurs violettes

longues feuilles au vent

Cueillir des quenouilles avec lui

En bateau aux cinq lacs


Départ matinal du quai Guilan

Repos le soir proche des mûriers

Cueillir des quenouilles avec lui

Moins d'une poignée en un jour




Octobre 2021

chanson nocturne d'automne (de la région Wu)

Chang An sous la pleine lune

Partout le son du lavage

En vain souffle le vent d'automne 

Toutes pensées volées vers Yu Guan.

Quand finira la guerre?

Quand reviendront les êtres chers?

Notes

1, La région Wu était un royaume, connu pour la soie, avant l'unification sous la dynastie Qin deux siècles avant l'ère commune. Elle se trouve dans la Delta Chang Jiang, aujourd'hui la partie sud de la province Jiang Su plus la métropole de Shanghai.

Cette chanson semble être écrite par une femme habitant dans le Nord, et empruntant une forme de chanson originaire du sud. 


2, Chang An: capitale dans l'antiquité, aujourd'hui la ville de Xi An.


3, On lavait le linge en le frottant contre une planche


4, Yu Guan, l'une des portes frontalières que passe la longue muraille.


5, La pleine lune du mi-automne est l'occasion des retrouvailles. Une fête légendaire. C'est pourquoi on n'arrive pas à dormir, on se met à faire du ménage tard dans la nuit solitaire.


Septembre 2021

Plumes de l’Oiseau

Les plumes d’un jeune oiseau 

ont une couleur magnifique. 

Pour se nourrir il s’aventure 

dans le champ du riz et du sorgo. 

Cette gourmandise inquiète le vieil oiseau, 

mais son avertissement n’est pas écouté.


En apprenant que le jeune oiseau a été 

capturé par des humains, 

le vieil oiseau arrive, 

mais il lui manque la capacité du cygne doré, 

l’oiseau céleste qui peut s’envoler 

aussi loin que mille lieux. 


Le père et la mère du jeune oiseau 

sont ensemble venus au secours, 

mais le jeune oiseau se trouve déjà dans une voiture, 

les chevaux se mettent déjà à courir. 

Sur le chemin vers la maison du chasseur, 

le vieil oiseau poursuit 

encore longuement cette voiture.



August 2021

Celui qui occupe ma pensée 有所思 (乐府)

Celui qui occupe ma pensée

Habite au sud de la mer

Que pourrais-je bien t’offrir ?

Voici une épingle à deux perles pour les cheveux.

On dit qu’il aime une autre

Triste j’ai cassé ce bijou.

Détruit, au feu, le vent en emporte les cendres.

Dorénavant, plus de souvenir,

Plus d’attachement.

Autrefois, quand on se voit,

Les coqs criaient, les chiens hurlaient,

Mon frère et ma belle-sœur en savaient sans doute, hélas.

Maintenant les oiseaux seuls chantent dans le vent d’automne

Je saurai que faire quand le soleil se lève.


July 2021

Batailles au sud de la ville (Chants et partitions pour tambours et flutes)

Il y a des batailles

Au sud de la ville 

Tout comme au nord.

Les morts aux champs sauvages, non encevelis,

Attirent les oiseaux.

Oh corbeaux

Avant de manger le corps des soldats

S’il vous plait accordez quelques

Chants de lamentation.

Quand personne ne vienne nous enterer

Comment nous échapper à votre gourmandise?

La rivière propre et transparente s’écoule toujours

Les roseaux sontt denses et d’une verdure éclatante.

Les chevaux courageux ont combattu jusqu’à la fin

Seuls les cris des chevaux sans qualité 

Résonnent encore dans les champs

Les barricades sont construites sur le pont

Alors des deux côtés de la rivière 

Comment les habitants vont-ils circuler?

Quand il n’y aura plus personne pour récolter des grains

Que mangeraient les maîtres?

Et c’est quoi un vrai bon citoyen?

Pensée à ces fidèles soldats

Vraiment regrettable de les perdre

En guerre ils sont partis à l’aube

Le soir ils ne sont plus de ce monde!


August 2021

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